Arnaud Martin

Ma démarche s’inscrit d’abord dans l’observation et la mémoire. Regardant longuement certains éléments de la nature à l’organisation complexe, je trace rapidement de grandes lignes et courbes paraissant d’abord désordonnées mais se mêlant ensuite en un ensemble harmonieux. La forêt et la mer, agitées par le vent, sont des scènes privilégiées. De ces coups de crayons naissent des textures, des directions et des profondeurs. C’est là que se situe ma narration. À ce moment, l’œuvre est intemporelle, sans échelle pour le spectateur. Mais enfin, la confrontation de ces éléments à une organisation différente, comme celle de l’architecture aux lignes droites, vient poser l’échelle et le temps. Ces scènes apparaissent comme les éléments d’un parcours : celui de la vie avec ses épreuves, ses dépassements, ses découvertes, ses initiations, ses passages... Dans ces espaces, les perspectives et l’horizon, souvent floues, sont les lignes de franchissement de l’inconnu.